Le XVIIIe siècle est à juste titre appelé le siècle des Lumières. Les idées des Lumières se sont répandues dans de nombreux pays européens, ainsi que sur le continent nord-américain. Mais pour la première fois, la philosophie des Lumières prend forme et trouve son expression classique en France. Comme le note à juste titre un chercheur moderne, «la France était la «vitrine» des Lumières européennes» (9:9). La philosophie des Lumières françaises dans son ensemble se caractérise par le naturalisme (le désir d’expliquer la nature à partir d’elle-même). Dans la théorie de la connaissance, les éclaireurs adhéraient au sensationnalisme (la position selon laquelle la source de toute connaissance sont les sensations). De plus, les représentants de la philosophie des Lumières se caractérisaient par la conviction que toutes les connaissances de l’humanité pouvaient être systématisées et présentées sous la forme d’un seul et bref code encyclopédique (la fameuse «Encyclopédie, ou Dictionnaire explicatif des sciences, des arts et des métiers» a été publié en 1751 – 1780. ). L’idéologie des Lumières avait une attitude négative typique envers les religions existantes (même si tous les éclaireurs n’étaient pas athées.
Les éclaireurs qui cherchaient à s’appuyer sur le «bon sens» ont déclaré que leur tâche importante était de lutter contre les préjugés (y compris religieux) et l’ignorance. Les représentants des Lumières françaises ont caractérisé négativement la réalité sociale actuelle (la critique du système féodal-absolutiste est présentée dans leurs ouvrages comme une critique du «despotisme»). La plupart des éducateurs associaient l’amélioration de la vie sociale aux réformes du monarque sage (même si certains fondaient leurs espoirs sur une révolution sociale). Les penseurs des Lumières (une partie importante d’entre eux) ont adhéré à la théorie du contrat social. Enfin, c’est au siècle des Lumières que l’idée de droits de l’homme inaliénables a acquis une popularité particulière. Les plus grands représentants des Lumières françaises étaient Voltaire, Rousseau, Montesquieu, Condillac, La Mettrie, Diderot, Helvétius et Holbach.
François Marie Voltaire (1694-1778, de son vrai nom Arouet) est né à Paris dans une famille de notaire. Après avoir obtenu son diplôme du collège des Jésuites, il abandonne, contre la volonté de son père, sa carrière de fonctionnaire judiciaire. Voltaire fait ses débuts avec succès comme dramaturge; ses pièces sont très populaires. Voltaire fut quelque temps à la cour de Louis XV, puis de Frédéric II. Ses espoirs de devenir conseiller d’un monarque éclairé n’étaient pas destinés à se réaliser. A la fin de sa vie, il s’installe dans la ville de Ferne (près de la frontière suisse), où il acquiert un domaine. Les principaux ouvrages philosophiques de Voltaire: «Traité métaphysique» (1734), «Fondements de la philosophie de Newton» (1740), «Dictionnaire philosophique» (1764) La vision du monde de Voltaire est le déisme. Considérant les religions existantes comme fausses, Voltaire ne niait toujours pas l’existence de Dieu. Il a critiqué assez vivement le christianisme qui, à son avis, est né de la tromperie des imbéciles par des escrocs. Dans son Traité Métaphysique, Voltaire avance deux preuves de l’existence de Dieu. Le premier est destiné aux «esprits ordinaires», aux «esprits bruts». Il est basé sur une affirmation de l’opportunité présente dans la nature. Tout comme les aiguilles d’une horloge indiquent le maître qui l’a fabriquée, de même les ressorts du corps humain parlent du créateur intelligent de la nature. La deuxième preuve, selon Voltaire, est plus «métaphysique» et donc moins adaptée à la perception des «esprits grossiers». Son point de départ est «J’existe, donc quelque chose existe» (1:136). Mais tout ce qui existe est soit éternel, soit son existence provient d’autre chose. L’être éternel et autosuffisant doit être une essence nécessaire, par conséquent, un tel être est Dieu. L’existence non autosuffisante présuppose la présence d’une certaine série de causes, qui ne peuvent cependant pas s’étendre à l’infini. Une telle série doit conduire à la cause finale de toute existence, et cette cause nécessaire est Dieu. Selon Voltaire, il ne peut y avoir une chaîne infinie de causes, car sinon il s’avérerait qu’il n’y a aucune raison pour l’existence de toutes ces causes (considérées ensemble, elles ne révéleront aucune raison extérieure à leur existence ; considérées séparément , ils ne révéleront aucune raison interne de son existence). Selon Voltaire, la preuve donnée de l’existence de Dieu permet de conclure que le créateur de toute chose est une cause première intelligente, infinie en taille et en puissance. Dans son essai «Sur l’âme», il dit que le sage ne devrait attribuer «aucun sentiment humain» à Dieu. Le Dieu de Voltaire est l’esprit impersonnel qui a créé la matière et lui a donné la capacité de se déplacer. Dans la dernière période de son œuvre, le penseur français a défendu la thèse sur la valeur sociale de la foi en Dieu. La foi en Dieu est utile car elle donne de l’espoir, sert de consolation à certains et dissuade d’autres de commettre des crimes. Par conséquent, «si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer».
Se référant à Newton, Voltaire a soutenu que le monde créé est fini, matériel et que la matière est composée d’éléments primaires – des atomes. Dans le même temps, le penseur français discutait avec Newton, arguant que ce dernier attribuait à tort aux atomes la capacité de se transformer les uns les autres. Les atomes sont des corps solides immuables, indécomposables. Voltaire a nié la physicalité et l’incorporalité de l’âme. «Cette âme, que vous imaginez comme une substance, n’est en réalité qu’une capacité… C’est une propriété donnée à nos organes, et pas du tout une substance» (1:395). L’homme est matière, capable de ressentir et de penser. La pensée est un attribut accordé à la matière par Dieu Tout-Puissant. Si l’âme était une substance incorporelle, alors son essence serait la pensée et elle penserait constamment. «Mais j’en appelle ici à la conscience de tous: pensent-ils sans cesse? Pensent-ils pendant un sommeil complet et profond?»(1:152).
Dans sa doctrine de la connaissance, Voltaire cherchait à suivre le «sage Locke». Toutes les idées naissent de sensations. Il n’y a pas de connaissance innée – cela est prouvé par l’absence de concepts métaphysiques identiques parmi les gens. Les idées complexes sont une combinaison d’idées simples; «Toute la vaste connaissance de l’homme découle de cette unique capacité à combiner et à ordonner nos idées de cette manière.» (1:145).Dans le cadre de sa conception socio-politique, Voltaire met en avant l’idée de progrès. Selon lui, au cours de l’histoire de l’humanité, il y a eu un lent mouvement de la «grossièreté barbare» vers la «civilisation». L’homme est un être social. Une personne isolée se transformerait en animal et perdrait la capacité de penser. La préservation de la société, selon Voltaire, a toujours été facilitée par les passions humaines. Le cours de l’histoire, selon lui, est déterminé par les opinions des gens: «le monde est gouverné par l’opinion». Les opinions de grands personnages, s’emparant progressivement de l’esprit d’une partie importante de leurs concitoyens, changent la vie publique. De plus, ces opinions peuvent être soit vraies, contribuant au bien public, soit fausses, donnant lieu à des superstitions et des préjugés. Le philosophe français croyait que le pouvoir despotique céderait inévitablement la place au «royaume de la raison»; La division des gens entre riches et pauvres est inébranlable et persistera toujours. Les souverains éclairés devraient être conseillés par des philosophes qui défendent toujours l’intérêt général.
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) est né dans une famille d’horloger. Envoyé pour étudier le métier de graveur, il fuit son maître et erre pendant plusieurs années en Suisse, en Italie et en France. Il était domestique, professeur de musique, secrétaire et copiste musical. Arrivé à Paris, Rousseau rencontre Diderot et Condillac et devient pendant quelque temps employé de l’Encyclopédie. Après avoir rompu avec les encyclopédistes, il vécut en Suisse et en Angleterre. En 1770, il revient à Paris. Les principaux ouvrages philosophiques de Rousseau: «Discours sur les sciences et les arts» (1750), «Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité entre les peuples» (1755), «Sur le contrat social» (1762).
«Discours sur les sciences et les arts a reçu» un prix de l’Académie de Dijon, qui a proposé une question au concours: le renouveau des sciences et des arts a-t-il contribué à l’épuration des mœurs? Rousseau donne une réponse négative: «Nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts progressaient vers la perfection» (8:30). Les sciences et les arts naissent de l’orgueil, de la vanité, d’une vaine curiosité. L’apprentissage, selon l’auteur du Discours, a toujours été associé au luxe et au libertinage, qui conduisaient à l’affaiblissement du courage et à l’esclavage. L’histoire de l’Égypte, de la Grèce et de Rome montre que le développement des arts s’est accompagné du déclin des mœurs et, par conséquent, de la perte de l’indépendance de l’État. Les peuples ignorants maintinrent longtemps leur bonheur: tels sont les Perses, les Scythes et les Germains. Rousseau note que tous les scientifiques ne recherchent pas sincèrement la vérité; beaucoup d’entre eux sont animés par des passions complètement différentes. Il condamne les sciences et les arts pour avoir longtemps servi le despotisme: «Les sciences, la littérature et l’art… couvrent les chaînes de fer avec lesquelles ces gens sont enchevêtrés de guirlandes de fleurs ; supprimer en eux le sentiment de cette liberté primordiale pour laquelle ils semblent être nés; faites-leur aimer leur état d’esclavage» (8:27). En enseignant le manque d’amour de la liberté, la science et l’art ont miné le courage et la vertu. Il est important de noter que le penseur français n’appelle pas à la destruction des sciences. Il estime qu’ils peuvent bénéficier aux gens si de véritables sages, luttant pour la vertu et le bien commun, deviennent les conseillers des rois: «Que les érudits de premier ordre reçoivent un abri honorable à la cour; qu’ils y reçoivent la seule récompense digne d’eux: l’occasion de contribuer par leur influence au bonheur des peuples auxquels ils enseignent la sagesse; alors seulement les gens verront de quoi la vertu, la science et le pouvoir sont capables… d’agir en harmonie pour le bien du genre humain» (8:49). Tant que les Lumières et la sagesse (qui ont refusé de servir le despotisme), d’une part, et le pouvoir d’État, de l’autre, n’établiront pas une alliance forte, les peuples resteront «vicieux et malheureux».
Dans son Discours sur l’origine des inégalités, Rousseau distingue deux types d’inégalités: physiques et politiques. L’inégalité physique consiste dans la différence entre la «force physique» et les «qualités mentales». Ce type d’inégalité est inamovible et généré par la nature elle-même. L’inégalité politique est créée par les individus et consiste en privilèges dont jouissent certains au détriment d’autres. C’est de ce type d’inégalité que Rousseau fait l’objet de son analyse. Selon lui, dans son état naturel, un homme sauvage errait dans les forêts, n’avait pas de domicile permanent, n’était pas enclin au travail, avait peu besoin de communication et avait très peu de passions. Une personne aurait pu rester dans un tel état pour toujours sans sa capacité à s’améliorer. Il a appris à surmonter les difficultés, a utilisé des pierres et des bâtons pour ce faire, et est devenu plus adroit et plus rapide. Rousseau identifie plusieurs étapes dans le développement des inégalités politiques. Le penseur français associe l’ère de la «première révolution» dans la vie de l’humanité, qui a conduit à l’émergence des inégalités, à la construction de logements. A cette époque, on observe une séparation des familles, qui s’unissent progressivement en tribus. Des idées sur la moralité surgissent. Rousseau considérait cette époque de la «première révolution» comme la plus heureuse de l’histoire de l’humanité: les besoins des hommes étaient insignifiants, ils se contentaient de vêtements grossiers en peaux de bêtes, de «pauvres huttes», «se paraient de plumes et de coquillages», et en général étaient gentils, sains et libres. Certes, même alors, des conflits et des discordes ont commencé à surgir entre les gens. Le philosophe français associe la prochaine «grande révolution» au début de la transformation des métaux. Il a suggéré qu’une éruption volcanique a accidentellement amené les gens à découvrir une méthode de fabrication d’outils en métal. L’apparition de ces outils a donné naissance à l’agriculture. La culture à grande échelle des terres conduit à leur division en parcelles: c’est là, selon Rousseau, l’origine de la propriété privée. «Le fer et le pain, selon le philosophe, sont ce qui a civilisé les hommes et détruit le genre humain» (8 : 114). Les gens sont devenus ambitieux et en colère. Partout, il est devenu possible d’observer des rivalités, un désir d’augmenter la taille de sa propriété et un « état de guerre la plus terrible» surgit entre les gens. Conscients des inconvénients d’une guerre constante, les gens concluent un accord dont le résultat est la formation d’un État et la création de lois qui ont complètement «détruit la liberté naturelle» (8:121). Le penseur français croyait qu’au départ, les dirigeants des États étaient élus, mais qu’à la suite d’une autre «révolution», le pouvoir de l’État devient despotique et se transforme en tyrannie illimitée. Cette «révolution» conduit à la «limite extrême» de l’inégalité politique: les sujets deviennent des esclaves. Rousseau pensait que cette nouvelle forme d’inégalité politique n’était pas éternelle: de nouvelles «révolutions» attendaient l’humanité. Il a soutenu que l’inégalité politique dans sa forme actuelle contredit la loi naturelle, puisqu’elle ne coïncide pas avec l’inégalité physique.Le pouvoir despotique fondé sur la violence ne peut être détruit que par la force: un soulèvement doit mettre fin à la tyrannie.
Dans son ouvrage «Sur le contrat social», Rousseau déclare que les accords entre les peuples sont la base de tout pouvoir légitime. Selon lui, les gens n’ont pas de pouvoir naturel les uns sur les autres, c’est pourquoi l’État est né de la conclusion d’un contrat social. Un contrat social est un accord visant à créer une association de personnes qui protégerait la personne et les biens de chacun de ses membres. Le contrat social instaure l’égalité politique entre les citoyens, garantit leur liberté et permet l’émergence de droits de propriété. Les articles de l’accord social initial n’étaient nulle part formulés avec précision, mais partout «tacitement acceptés». Selon Rousseau, le souverain est le peuple, et la souveraineté du peuple est inaliénable et indivisible. Cette souveraineté s’exprime dans le fait que le pouvoir législatif ne peut appartenir qu’au peuple. Aucun «représentant» ne peut avoir le pouvoir de prendre des décisions définitives: une loi non ratifiée par la volonté générale du peuple doit être considérée comme nulle et non avenue. Le pouvoir exécutif, ne pouvant être exercé par la masse entière du peuple, doit être confié au gouvernement, dont les membres sont des fonctionnaires au service du souverain. Le peuple a le droit à tout moment de modifier, de limiter, voire de retirer le pouvoir exécutif à ceux à qui il était auparavant confié. Le maintien du contrat social devrait s’effectuer, selon Rousseau, par le biais d’assemblées populaires périodiques, dont le calendrier ne dépend pas du pouvoir exécutif. De telles réunions populaires, à son avis, avaient lieu régulièrement dans la République romaine. Rousseau a déclaré qu’au cours de l’histoire de l’humanité, les gouvernements ont constamment abusé de leurs pouvoirs: dans un effort pour atteindre une force maximale, ils ont profité de la «lâcheté» des citoyens, le pouvoir du souverain a disparu et le contrat social a ainsi été violé. Le penseur français a insisté sur la nécessité pour l’État de se doter d’une «religion civile» déiste, dont l’essence se résume à la croyance au caractère sacré du contrat social, à la reconnaissance de l’existence de Dieu, de l’au-delà et de la récompense posthume. La «religion civile» interdit l’intolérance religieuse; dans le même temps, les athées devraient être expulsés de l’État en tant que personnes «antisociales».
Charles Louis Montesquieu (1689-1775) est né dans une famille noble. Il a étudié le droit à l’Université de Bordeaux, puis a été président de la chambre judiciaire. En 1726, il quitte la fonction publique et se concentre sur la créativité littéraire et philosophique. En 1728, il fut élu membre de l’Académie française. Dans son roman Lettres persanes (1721), Montesquieu critique le cléricalisme et le despotisme. Il a condamné le fanatisme religieux et les violents affrontements entre représentants de différentes confessions. Il oppose la monarchie absolue à l’idéal d’un État dans lequel les intérêts publics et privés sont en parfaite harmonie.
Dans son principal ouvrage philosophique «De l’esprit des lois» (1748), Montesquieu, analysant la vie sociale, propose une justification du déterminisme géographique. Il ne partageait pas la vision de l’histoire comme une combinaison aléatoire d’événements. Montesquieu identifie trois formes de gouvernement: la république, la monarchie et le despotisme. Sous le gouvernement républicain, le pouvoir suprême est entre les mains de tout ou partie du peuple; sous une monarchie, il appartient à une seule personne qui gouverne selon des lois immuables ; dans un État despotique, il appartient à une seule personne qui l’utilise à sa discrétion. Pour maintenir le régime républicain, il faut une vertu politique, fondée sur l’amour de la patrie, l’amour de l’égalité et le désir de la vraie gloire. Une monarchie ne peut exister sans le «principe d’honneur»: l’honneur, ce sont les préjugés d’un individu ou d’une classe entière qui profitent au souverain (cependant, ces préjugés peuvent motiver les gens à accomplir des actes nobles). Le despotisme exige une crainte constante de la punition de ses sujets.
Montesquieu a placé les formes de gouvernement, ainsi que les lois établies dans divers États, en dépendance directe de l’environnement géographique, dont il considérait les composantes les plus importantes comme le climat, le sol et le terrain. Il a divisé le climat en froid, tempéré et chaud. Montesquieu considérait le climat froid comme favorable à l’établissement de la liberté politique, tandis que le climat chaud contribuait au contraire à «l’esprit d’esclavage». «Une chaleur excessive mine la force et la vigueur des gens et… un climat froid donne à l’esprit et au corps une certaine force, qui rend les gens capables d’actions longues, difficiles, grandes et courageuses» (7:235). Divisant le sol en fertile et infertile, il associe sa première variété à «l’esprit de dépendance» qui prévaut sous le despotisme, puisqu’un sol fertile, selon Montesquieu, conduit à l’accumulation de richesses au sein de la population et, en règle générale, à l’effémination, refus de risquer sa vie et manque d’amour pour la liberté. Le sol «stérile», selon lui, inculque au contraire aux gens l’ingéniosité, le courage, la retenue et, par conséquent, contribue à l’établissement d’une forme de gouvernement républicain. «Dans un pays dont le sol est propice à l’agriculture, un esprit de dépendance s’installe naturellement… Le sol aride de l’Attique y a donné naissance au gouvernement populaire» (7: 240). Le terrain, selon Montesquieu, détermine la taille du territoire d’un État: puisque les montagnes sont la «frontière naturelle» des États, les États de grande étendue naissent sur de vastes plaines, et les États de petite et moyenne taille naissent sur un terrain accidenté. Dans le même temps, les grands États ne peuvent être gouvernés que par un pouvoir despotique, alors que dans les petits pays, des républiques naissent naturellement. Montesquieu a soutenu qu’outre les facteurs géographiques, la nature des lois établies par les gens est également influencée par le commerce, la taille de la population, sa richesse, ses mœurs, ses coutumes et sa religion. Développant les idées de Locke, il plaide en faveur de la nécessité d’une séparation des pouvoirs au sein de l’État. Selon lui, la liberté politique est impossible sans la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire; les pouvoirs doivent être indépendants les uns des autres; leur mélange conduit au despotisme. Le principe de séparation des pouvoirs de Montesquieu a été utilisé par les rédacteurs de la Constitution américaine (1787).
Etienne Bonnot de Condillac (1714-1780) est né dans la famille d’un officier de justice. Après avoir obtenu son diplôme du séminaire, il devient abbé. Condillac fut longtemps le précepteur du petit-fils de Louis XV. Condillac était membre de l’Académie française. Son principal ouvrage philosophique est le «Traité des sensations» (1754).
Condillac est à juste titre considéré comme le plus grand épistémologue des Lumières françaises. Il a développé une théorie sensationnaliste de la connaissance. Son idée principale est que «toutes nos connaissances et toutes nos capacités viennent des sens, ou, plus précisément, des sensations» (5:2, 379). Condillac est d’accord avec ceux qui attribuent à Aristote la découverte de la célèbre proposition: toute connaissance vient des sens. Mais Aristote, à son avis, n’a en aucune façon développé ce principe, et les disciples d’Aristote ont si mal compris la vérité qu’il contenait qu’«après plusieurs siècles, il a fallu la découvrir à nouveau» (5 : 2, 380). Cela a été fait par Locke; cependant, ce dernier, selon Condillac, n’a pas été en mesure de clarifier pleinement la vérité mentionnée. Le penseur français reproche à Locke d’avoir reconnu, outre les sensations, une deuxième source à l’origine des idées, la réflexion. Selon Condillac, il n’y a qu’une seule source d’idées, puisque «la réflexion est au fond la même sensation, et parce qu’elle n’est pas tant une source d’idées qu’un canal par lequel elles découlent des sensations» (5:2, 383). La deuxième erreur de Locke est de croire que les facultés de l’âme sont innées. En fait, selon Condillac, ce sont des habitudes acquises. Le philosophe français insiste sur le fait que «toutes les opérations mentales ne sont rien d’autre que la sensation elle-même dans ses diverses transformations» (5:2, 384). Il justifie en détail cette thèse (assez innovante). Si une personne éprouve plusieurs sensations en même temps et que l’une d’elles se démarque par son intensité, alors l’âme «se précipite» vers cette sensation particulière; c’est ainsi que l’attention surgit. La mémoire n’est aussi qu’une sensation «transformée» qui est préservée dans l’esprit d’une personne grâce à l’impression qu’elle produit. La présence de mémoire et d’attention permet à l’âme de percevoir deux idées à la fois – d’où la capacité de comparer. Mais la comparaison ouvre la possibilité de saisir les similitudes et les différences, c’est-à-dire de porter un jugement. Établir des relations entre des objets permet de formuler des idées précises sur ces objets – c’est la capacité de réflexion. Le désir se développe comme un désir d’un objet ressenti; Du désir naissent l’espoir, la peur, l’amour, la haine, la volonté.
Selon Condillac, on peut prouver la présence de corps extérieurs grâce au sens du toucher. Le toucher donne à une personne un sentiment particulier de continuité, d’extension, qu’elle ne peut considérer uniquement comme sa propre modification, non liée à l’existence extérieure. Le philosophe français a reconnu l’existence de Dieu et de l’âme incorporelle. Dans son Traité sur les animaux, il soutenait que l’existence de Dieu est prouvée par des phénomènes naturels, puisque la chaîne des causes que nous observons ne peut s’étendre à l’infini. Selon Condillac, si l’on suppose que Dieu, cause première suprême de toute chose, n’existe pas, alors il faudra se mettre d’accord avec la conclusion contradictoire: dans le monde il y a des effets qui n’ont pas de cause.
Julien Aufray La Mettrie (1709-1751) est né dans une famille de marchands. Il a étudié à la faculté de médecine de l’Université de Paris; a travaillé huit ans à l’hôpital de Saint-Malo; a participé aux hostilités en tant que médecin régimentaire. En 1748, à l’invitation du roi Frédéric II, il arrive à Berlin, où il devient membre de l’Académie des sciences et médecin de la cour. Son œuvre principale: «L’Homme-Machine» (1747). La Mettrie est partisan du matérialisme et de l’athéisme. Pour justifier la vision matérialiste du monde, il utilise une épistémologie sensualiste. «Il n’y a pas de guides plus fiables que nos sentiments… eux seuls peuvent éclairer l’esprit dans la recherche de la vérité» (6:65). Les sentiments témoignent sans aucun doute de l’existence de la matière. On dit aussi que la matière a un attribut spécial: l’extension. Cet attribut suppose trois dimensions dans les corps matériels : longueur, largeur et profondeur. Les propriétés mécaniques de la matière, selon l’extension, sont: la taille, la figure, l’état de repos et la position. En plus de l’étendue, la matière possède deux autres attributs: la force motrice et la capacité de ressentir. Il n’y a aucune preuve que la matière reçoit son mouvement de quelque part à l’extérieur; la sensibilité ne se retrouve que dans des corps organisés d’une manière particulière. L’expérience sensorielle contredit les idées sur les substances incorporelles: «Nous ne connaissons que la matière dans les corps et observons la capacité de ressentir uniquement dans ces corps. Sur quelle base peut-on construire un être idéal, rejeté par tous nos savoirs? (6h75). L’homme est une modification de la matière; l’âme immatérielle est une «chimère»; le terme «âme» ne peut être utilisé que pour désigner certaines des capacités de notre corps. Cette conclusion, selon La Mettrie, est confirmée par les faits de dépendance de la pensée à l’égard de la structure du cerveau, des maladies, de l’âge et de l’alimentation. Les malformations cérébrales provoquent la démence, les maladies peuvent endommager considérablement les capacités du «génie le plus brillant», le développement du corps à mesure qu’une personne vieillit entraîne un changement dans l’âme, «sans nourriture, l’âme s’épuise, tombe dans la frénésie. .. la nourriture grossière crée un esprit lourd et maladroit» (6:199) . L’homme et les animaux sont des manifestations de la même substance ; la différence entre eux est déterminée par l’organisation et l’éducation. Abordant le problème de l’origine de la vie, La Mettrie dit que «la matière a dû passer par d’innombrables combinaisons différentes avant d’arriver à la seule qui puisse produire un animal parfait» (6:395). Parmi ses hypothèses, il a suggéré que l’assèchement de l’océan primaire s’accompagnait du développement de divers embryons à partir desquels sont nés tous les types d’organismes vivants. Le penseur français a condamné le régime despotique; les philosophes, selon lui, devraient contribuer à l’amélioration de la vie publique en éduquant les dirigeants.
Denis Diderot (1713 – 1784) est né dans une famille d’artisans. Il étudie au collège des Jésuites de Langres. Refusant de devenir prêtre, Diderot perd le soutien financier de son père et passe beaucoup de temps à gagner sa vie en enseignant à la maison. Diderot fut l’initiateur et le leader de la publication de la célèbre Encyclopédie. À l’invitation de Catherine II, il se rend en Russie et présente à l’impératrice un plan de réorganisation politique du pays.
Dans ses premiers ouvrages, Diderot adhère au déisme (Pensées philosophiques, 1746, La promenade ou les ruelles du sceptique, 1747). Dans l’essai «Lettre sur les aveugles» (1749), il passe aux positions de l’athéisme et du matérialisme. Il oppose la preuve téléologique de l’existence de Dieu aux vues évolutionnistes sur la nature (l’harmonie et l’ordre observés dans le monde sont le résultat du long développement de la matière, il n’est donc pas nécessaire de supposer l’existence d’une Cause Suprême). Le matérialisme athée s’est développé davantage dans les travaux de Diderot «Pensées pour l’interprétation de la nature» (1753), «Conversation entre D’Alembert et Diderot» (1769), «Principes philosophiques concernant la matière et le mouvement» (1770), etc. cherche à justifier le monisme matérialiste en faisant référence au fait que la sensibilité et le mouvement sont des propriétés universelles de la matière. Selon lui, dans le processus de développement conduisant à l’émergence d’un animal à partir d’un œuf, on peut observer une transition de la masse inerte à la matière sensible. Mais cette transition n’est possible que si la matière était initialement caractérisée par une sensibilité inerte, transformée en sensibilité active. Selon Diderot, à l’aide de cet exemple «tous les enseignements de la théologie et tous les temples de la terre sont renversés» (4, 1, 386). Si un corps possède une sensibilité (inerte ou active – cela n’a pas d’importance, car une transition entre eux est possible), alors la matière seule suffit à expliquer la pensée, il n’est pas nécessaire de supposer la présence d’entités incorporelles spéciales; Par conséquent, «dans l’Univers… il n’y a qu’une seule substance» (4:1, 388), la matière. Diderot défend la doctrine de l’unité de la matière et du mouvement. Selon lui, la présence de la gravité dans l’Univers prouve la capacité de la matière à se déplacer. La paix absolue n’existe pas dans la nature. La doctrine de l’inactivité des corps reposait sur la fausse prémisse de l’homogénéité de la matière. En fait, la matière est hétérogène, ses éléments sont des molécules dont chacune est immuable et éternelle. Il existe une « variété infinie » de molécules, et elles sont indivisibles, elles ont une force inépuisable, immuable, indestructible. Puisque la matière est mise en mouvement par l’action de forces internes, il n’est pas nécessaire de supposer un moteur premier divin; «Il est impossible de supposer l’existence de quoi que ce soit en dehors de l’Univers matériel» (4:1, 448). Au cœur des vues épistémologiques de Diderot se trouve l’idée selon laquelle la source de toute connaissance humaine est la perception sensorielle. Les sens doivent être contrôlés par la raison et l’expérience; Par conséquent, les trois principaux moyens d’étudier la nature sont l’observation, la réflexion et l’expérimentation.
Claude Adrian Helvétius (1715-1771) est né dans la famille d’un médecin de la cour. Il est diplômé du collège des Jésuites, en 1738-1751 a occupé le poste d’agriculteur général des impôts, se concentrant ensuite sur la créativité philosophique. Ses principaux ouvrages: «Sur l’esprit» (1758) et «Sur l’homme» (1770).
Selon Helvétius, la nature ne contient que des corps matériels caractérisés par l’extension, la densité, l’impénétrabilité, la capacité de perception et de mouvement. Considérant les propriétés d’une personne, il a soutenu que la sensibilité physique est à la base de toutes les pensées et de toutes les actions. Il n’y a pas de connaissance innée; toutes les idées viennent de sensations. Les opérations mentales sont réduites à l’observation des similitudes et des différences entre les perceptions sensorielles, donc chaque jugement est le résultat précis des sensations vécues. Les gens ont naturellement les mêmes capacités mentales ; l’inégalité mentale est une conséquence d’éducations différentes. Toute vie humaine est une éducation continue. Par éducation, Helvétius comprenait non seulement l’influence des enseignants, mais aussi l’influence sur l’esprit humain de facteurs externes tels que la forme de gouvernement, la morale du peuple et les événements aléatoires (les sentiments qu’ils éprouvent incluent également les éducateurs des gens). Par conséquent, deux personnes n’auraient pas reçu exactement la même éducation. Condamnant le régime despotique, Helvétius considérait l’ignorance comme la source de la plupart des désastres sociaux. Le malheur des peuples et des nations est déterminé par l’imperfection des lois, il est donc nécessaire d’adopter des lois justes qui garantiraient un certain minimum de propriété à tous les citoyens, abolissant ainsi la division des personnes en deux classes, dont l’une vit dans la pauvreté, l’autre est rassasié de divers excès. Sans prôner l’égalité complète des biens, Helvétius évoque la nécessité d’éliminer les disproportions trop prononcées dans la répartition des richesses. Il pensait que la réforme de la vie sociale pouvait être réalisée grâce à des changements législatifs à long terme, «continus et imperceptibles». Helvétius critiquait les religions existantes: le clergé cherchait toujours à s’approprier la richesse et le pouvoir, instillant hypocritement chez les gens le dégoût des deux. La seule vraie religion est la moralité fondée sur des principes authentiques (dont le premier est de considérer le bien de la société comme la loi suprême). La vraie religion ne condamne pas, mais renforce l’attachement des gens à la vie terrestre.
Paul Henri Holbach (1723-1789) est né en Allemagne (Edesheim) dans une famille de commerçant. Il a étudié la chimie à l’Université de Leiden. S’installant à Paris, il ouvre un célèbre salon, qui devient un lieu de rencontres régulières pour les encyclopédistes. Son principal ouvrage philosophique est «Le système de la nature» (1770).
Holbach est un systématisateur des idées matérialistes et athées des Lumières. Dans sa théorie de l’existence, il défend le monisme matérialiste: «L’Univers, cette combinaison colossale de tout ce qui existe, ne nous montre partout que de la matière et du mouvement» (3:1, 66). La matière est incréée, éternelle, elle est cause d’elle-même. Selon Holbach, aucune preuve solide ne pourrait jamais être apportée en faveur de la doctrine de la création du monde par Dieu. De plus, une telle création est totalement impossible, puisque le prétendu principe spirituel, dépourvu d’extension et de parties, ne pourrait produire aucun mouvement (après tout, le mouvement est un mouvement spatial). Holbach propose une définition innovante de la matière : « par rapport à nous, la matière en général est tout ce qui influence d’une manière ou d’une autre nos sentiments » (3 : 1, 84). La matière est constituée de minuscules particules, qu’il appelle molécules (parfois atomes). Les éléments de la matière diffèrent par leurs propriétés et leurs modes d’action, il est donc incorrect de la considérer comme homogène. Le mouvement est le mode d’existence de la matière. Selon Holbach, cette position est confirmée par la loi de la gravitation de Newton, ainsi que par les interactions continues de corps qui semblent au repos (par exemple, une pierre posée au sol exerce sur elle une pression constante). Dans sa doctrine de la causalité, le philosophe français a développé un « système de fatalisme » unique : tout ce qui arrive dans le monde est nécessaire, soumis aux lois de la nature en constante action; il n’y a pas de phénomènes aléatoires.
En épistémologie, Holbach adhère au sensationnalisme: les objets matériels, agissant sur nos sens, provoquent des sensations à partir desquelles se forment les pensées et les désirs. Les capacités mentales (pensée, mémoire, imagination) proviennent de la capacité de ressentir. Il n’y a pas d’idées innées; les gens considèrent comme innées les idées dont ils ont oublié l’origine.
L’homme, selon Holbach, n’a pas une double nature. La doctrine de l’âme désincarnée et de l’au-delà est «fantastique» et basée sur des «hypothèses arbitraires». L’âme immatérielle ne pourrait pas agir sur les organes corporels. «L’homme est un être purement physique; un homme spirituel est le même être physique, vu seulement sous un certain angle; c’est-à-dire par rapport à certaines modalités d’action déterminées par les particularités de son organisation» (3:1, 60). Toutes les actions humaines sont des conséquences de sa structure physique et des influences qu’il reçoit des objets extérieurs.
Dans le cadre de son éthique, le penseur français a défendu la position selon laquelle le motif principal de toutes les actions humaines est l’intérêt. L’intérêt humain le plus important est la recherche du bonheur. Le bonheur consiste dans la correspondance des désirs d’une personne avec son environnement. De plus, le bonheur ne peut pas être exactement le même pour tous, car ils diffèrent par leur organisation physique. D’où les inévitables divergences entre moralistes sur la question de la nature du bonheur. Pour atteindre le bonheur, une personne a besoin de l’aide des autres. L’intérêt essentiel de l’homme est donc de promouvoir le bonheur de ses semblables, qui contribueront alors également à son bien-être. Être vertueux signifie bénéficier aux gens; une personne vicieuse est celle qui fait du mal aux autres et leur apporte le malheur.
Dans son concept sociopolitique, Holbach défend la théorie du contrat social. Le pouvoir gouvernemental naît de l’accord de peuples unis. Les princes qui reçoivent le pouvoir de la société sont ses serviteurs. La société s’y soumettait pour qu’ils veillent à sa préservation et à son bien-être. Le but de la conclusion d’un contrat social est d’assurer la liberté, la propriété et la sécurité des citoyens. Cependant, les dirigeants ont utilisé leur pouvoir au détriment de l’intérêt public, le sacrifiant à leur gain personnel: «À partir de ce moment-là, la politique est devenue complètement pervertie et s’est transformée en vol complet. Les nations étaient asservies» (3:1, 174). Condamnant le despotisme, Holbach associait principalement l’amélioration de la vie sociale aux activités d’un monarque éclairé, admettant en outre la possibilité d’une révolution comme moyen d’abolir l’injustice sociale. Selon lui, la société a toujours le droit, si nécessaire, de renverser le gouvernement et de changer la forme du gouvernement.
D’une position athée, Holbach a considéré le problème de l’origine de la religion. Selon lui, la religion a été créée par l’ignorance, la peur et la tromperie. Niant l’existence de Dieu, il affirme que le concept même de «Dieu» contient une contradiction: il s’obtient en combinant des attributs moraux (caractère raisonnable, justice, véracité, etc.) et métaphysiques (incorporéité, éternité, immuabilité, etc.). Alors que les attributs moraux transfèrent les qualités humaines à Dieu, les attributs métaphysiques les nient, puisqu’ils attribuent à Dieu précisément ces propriétés dont l’homme est complètement privé. De plus, selon Holbach, si le Dieu incorporel est inaccessible aux sens humains ordinaires et que toute connaissance vient des sensations, alors il s’ensuit que le sujet de la théologie est une «pure fiction».
Le penseur français a parlé de l’influence «néfaste» des délires sur le bonheur, la liberté et la moralité des gens. Selon lui, toutes les idées fausses humaines sont associées à l’ignorance de la nature. Les gens deviennent malheureux lorsqu’ils font de créatures imaginaires l’objet de leurs espoirs ; ils perdent leur liberté lorsque, par ignorance de leur nature et de leurs droits, ils se soumettent aux caprices des dirigeants ; ils deviennent vicieux s’ils ne comprennent pas leurs devoirs envers leurs voisins. Holbach encourage les gens à s’élever au-dessus des «nuages de préjugés». Le principal remède contre toutes les catastrophes humaines est de s’appuyer sur de «vraies idées fondées sur la nature».
Littérature
1.Voltaire . Écrits philosophiques. M., 1996.
2. Helvétius K. A. Travaux. T.1-2. M., 1974.
3. Golbach P. A. Œuvres sélectionnées. T.1-2. M., 1963.
4.Diderot D. Travaux. T.1-2. M., 1986-1991.
5. Condillac E.B. Travaux. T.1-3. M., 1980-1983.
6. Lametrie J. O. Travaux. M., 1976.
7.Montesquieu S. L. Sur l’esprit des lois. M., 1999.
8. Rousseau J. J. Sur le contrat social. M., 1998.
9.Vasiliev V.V. Histoire de la psychologie philosophique. Europe occidentale – XVIIIe siècle. Kaliningrad, 2003.
10.Kassirer E. Philosophie des Lumières. M., 2004.
11. Kuznetsov V. N., Meerovsky B. V., Gryaznov A. F. Philosophie de l’Europe occidentale du XVIIIe siècle. M., 1986.
12.Ewald O. Die franzosische Aufklarungsphilosophie. Munich, 1922.
13.Gusdorf G. Dieu, la nature, l’homme au siècle des Lumières. P., 1971.
14. Gusdorf G. Les principes de la pensée au siècle des Lumières. P., 1971.
15.Hazard P. La pensée européenne au XVIII siècle de Montesquieu à Lessing. P., 1964.
16. Keohane N. Philosophie et État en France, NJ, 1970.
17.Mornet G. Les sciences de la nature en France au dix-huitième siècle. P., 1911.
18.Naville P. D’Holbach et la philosophie scientifique au XVIII siècle. P., 1967.